Voyage immobile à travers l’Europe et les idées : finance, innovation, art et astronomie. Une réflexion sur le temps long, la création et l’investissement lucide, où lever les yeux devient aussi essentiel que garder les pieds sur terre.
Cette semaine, j’ai fait le tour de l’Europe et de l’orbite sans décoller : finance, innovation, art, astronomie. Tout rappelait que le mouvement, parfois, se passe dans la tête. On dit souvent que l’investissement, c’est avoir la tête froide et les pieds sur terre. Je soupçonne que c’est aussi savoir lever les yeux de temps en temps.
Opportunité de la semaine - Transitions Europe
On parle beaucoup de transition, rarement avec autant de cohérence. Transitions Europe, c’est la SCPI 100 % européenne et labellisée ISR gérée par Arkéa REIM.
Un véhicule qui s’ancre dans l’avenir plus qu’il ne le poursuit. Portefeuille pan-européen (bureaux, hospitalité, life sciences), acquisitions emblématiques à Milan et Gijón début 2025 pour 67M€, et rendements acte-en-main supérieurs à 10 %. Une stratégie d’investissement claire, tournée vers les nouveaux usages et soutenue par une collecte en forte dynamique. Ou comment conjuguer rigueur financière et Europe de demain avec un objectif de distribution annuelle de l'ordre de 7%*.
Prix Nobel : Philippe Aghion, ou la destruction créatrice made in France
Il a 69 ans, il est Lion, et il vient de décrocher le prix Nobel d’économie (j'ai piqué l'intro chez Actionnaire, j'ai adoré).
Acquired : Rolex, ou l’art de ne jamais se presser
Cinq heures d’épisode. Cinq heures de précision suisse. Le podcast culte Acquired consacre un format hors norme à Rolex, la maison la plus discrète et la plus désirable du monde. On y découvre comment, depuis un siècle, Rolex a bâti un empire sans pub tapageuse, en maîtrisant tout : production, distribution, rareté. Une leçon de long terme — ou comment la lenteur maîtrisée peut devenir un atout stratégique. Un bijou d’analyse pour investisseurs patients… et amateurs de belles mécaniques. Pour ceux d'entre vous qui ne se sentent pas la motivation d'écouter 5 heures d'anglais, j'ai préparé un résumé ici. Vous me direz si le format vous plait.
Art Week — ce qu'il reste à voir ce dimanche
Ce week-end, je me plonge dans le mini-guide Art Basel signé Shoranne Lievaux, une curatrice que j'ai rencontrée il y a quelques semaines. Elle y partage ses repères pour naviguer dans la foire sans perdre son œil ni son âme. À lire avant de se perdre dans les stands, ou simplement pour retrouver ce plaisir rare : regarder sans acheter.
Lire le mini-guide de Shoranne Lievaux
J'avais loupé l'épisode 46 du podcast Beau Voyage : Michel Tognini, ex-pilote de chasse, père de quatre enfants, devenu astronaute, raconte ses deux missions spatiales — l’une avec les Russes, l’autre avec les Américains (c'est le seul astronaute français à avoir participé à des missions avec ces deux nations). De son enfance au Sénégal à la Cité des Étoiles, il déroule un récit d’humilité et d’émerveillement. Neuf minutes de décollage, quatorze jours en apesanteur, et ce moment magique où il retrouve “les odeurs de la Terre”. Un épisode qui parle d’éducation, de dépassement, et de cette foi discrète dans l’avenir humain. On en ressort plus léger — sans gravité aucune.
Des bureaux européens aux étoiles, en passant par les montres suisses et les foires d’art, une constante : le temps long. Investir, créer, apprendre — tout ce qui compte se construit lentement. Mais bon, pas trop lentement non plus : lundi, les marchés rouvrent.
Philippe Aghion, ou la destruction créatrice made in France
Prix Nobel : Il a 69 ans, il est Lion, et il vient de décrocher le prix Nobel d’économie. Philippe Aghion, professeur au Collège de France, qui fait briller la recherche française dans un monde souvent dominé par les Anglo-Saxons.
Avec Joel Mokyr et Peter Howitt, il est récompensé pour avoir approfondi un concept central de la pensée économique moderne : la destruction créatrice, théorisée au milieu du XXᵉ siècle par Joseph Schumpeter.
Derrière ce mot un peu dramatique, une idée simple et toujours d’actualité : le progrès naît du déséquilibre. Chaque innovation détruit un équilibre ancien — un produit, un métier, une manière de faire — pour en créer un nouveau, plus efficace, plus adapté. L’arrivée de l’iPhone, la chute du BlackBerry : tout Schumpeter est là. Mais là où Aghion va plus loin, c’est qu’il modélise ce processus à l’échelle macroéconomique.
Avec Howitt, il construit un modèle de croissance “endogène”, où l’innovation n’est plus un hasard, mais un moteur structurel de la productivité.
Autrement dit : ce ne sont pas les cycles ou la chance qui font croître une économie, mais la capacité de ses entreprises et de ses institutions à innover sans cesse.
Dans ce cadre, l’État et le système financier ne sont pas des obstacles mais des catalyseurs. À condition qu’ils encouragent la prise de risque, la recherche et la concurrence. C’est tout le paradoxe français qu’il pointe depuis des années : “Nous avons des chercheurs brillants, mais un écosystème financier timide.”
Proche d’Emmanuel Macron à ses débuts, Aghion plaide pour un capitalisme d’innovation plutôt qu’un capitalisme de rente. Oui, il faut taxer, réguler, redistribuer — mais sans étouffer la création. Comme il le répète souvent : “On ne peut redistribuer que ce qui a été produit.”
Et si Schumpeter voyait dans la destruction créatrice un ouragan permanent, Aghion y lit au contraire une promesse d’adaptation, celle d’une économie capable de se réinventer sans se renier. Une leçon pour la France autant qu’un avertissement : l’innovation n’est pas un luxe, c’est une condition de survie.
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toute cette chronique hebdomadaire !
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