Entre le “moment de vérité” budgétaire de Bayrou, une opportunité logistique à haut rendement, une digital detox bien méritée et des rêves d’évasion, cette chronique prend le pouls de l’été français, entre rigueur économique et hédonisme assumé.
On en parle ou n'en parle pas ? Le budget bien suuur. Allez un petit récap quand même de la plus grosse actu de la semaine.
François Bayrou a donc fini par sortir de sa réserve avec ce qu’il a lui-même appelé son “moment de vérité” — une expression qui, dans son cas, ressemble autant à un coming-out budgétaire qu’à une audition devant la Cour des miracles. Il y a dévoilé un ambitieux plan d’économies de 43,6 milliards d’euros pour 2026, avec pour objectif affiché de redonner des couleurs à nos finances publiques. L’homme vise une réduction du déficit de 5,4 % à 4,6 % dès 2026, premier jalon sur la route semée d’embûches menant à 2,8 % en 2029. En attendant, chaque seconde voit la dette grimper de 5 000 euros, ce qui donne au tic-tac de l’horloge nationale une sonorité particulièrement anxiogène.
Pour remettre la machine d’aplomb, Bayrou a décidé de tailler dans le gras là où il y en a le plus : les prestations sociales, qui représentent 57 % du PIB — un record européen dont on se serait bien passé. L’“année blanche” annoncée — pas vraiment une fête, sauf pour Bercy — gèlera les aides publiques à leur niveau de 2025, rapportant 7,1 milliards au passage. À côté, la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires semble presque modeste, même si les enseignants sont épargnés (car oui, former les leaders de demain reste dans les plans, ouf).
Mais la surprise du chef ? La proposition de supprimer deux jours fériés ! Franchement il fallait oser, je trouve ça courageux. Bayrou, dans un élan de créativité budgétaire, a visé le lundi de Pâques et le 8 mai. Il se dit néanmoins ouvert au dialogue, tant qu’on ne touche pas au précieux combo Noël-Jour de l’An, véritable ligne rouge émotionnelle pour les Français.
Et ce n’est pas tout ! Dans un coup de maître discret, Bayrou prévoit aussi de geler le barème de l’impôt sur le revenu : une petite pirouette fiscale qui revient, ni vu ni connu, à faire payer plus ceux dont les salaires augmentent avec l’inflation. Bien joué, l’artiste.
Cela dit, ce grand oral n’a pour l’instant aucune portée législative. La vraie bataille commencera le 7 octobre à l’Assemblée, où l’ambiance promet d’être électrique, et les amendements plus nombreux que les spectateurs d’un débat présidentiel. Il faudra probablement plusieurs rounds, quelques migraines et un soupçon de théâtre pour arriver à un texte voté — idéalement avant le 31 décembre, calendrier oblige.
Allez on croise les doigts pour que les futurs candidats à la présidentielle se motivent pour soutenir le texte avec leurs partis à la rentrée, au moins le sale boulot sera fait avant les élections ! On a vu plus glamour, mais côté stratégie, c’est plutôt bien joué.
La présentation complète du premier ministre peut être téléchargée ici en bas de page, et la retranscription basique du sujet est ici (oui parce qu’on aime les faits par ici).
Opportunité de la semaine
En attendant que la France se décide à aller de l’avant, Anaxago vous propose d’investir en immobilier autrement : une nouvelle opportunité en logistique urbaine. Notre équipe vous ouvre l'accès à une opération off-market en immobilier logistique sur l'axe majeur de la dorsale Nord-Sud, à hauteur du bassin lyonnais. Un projet ambitieux porté par des partenaires expérimentés, avec un objectif de rendement net supérieur à 16%. Un actif "last mile" au potentiel de valorisation exceptionnel à travers une extension, et visant une labellisation environnementale. L'actif profite également d'une localisation stratégique vis-à-vis des enjeux actuels dans le domaine logistique. Rareté, rendement, impact environnemental : tous les ingrédients sont réunis. Envie d’en savoir plus ? Accédez à l’opportunité et surtout à toutes les informations du dossier ici.
Digital detox
Cet été, soit vous optez pour une digitale détox : on supprime toutes ses applis, réseaux sociaux et compagnie, ou carrément, on jette son téléphone (j’hésite assez fort), soit — moins radical- vous pouvez décider de ne pas vous soumettre aux algorithmes avec les petits hacks proposés ici. Depuis 2024, une loi européenne (le DSA) impose à Instagram, TikTok, YouTube, Snapchat… de proposer un fil non personnalisé, sans profilage ni recommandations ciblées (et donc à priori moins addictif). Mais encore faut-il savoir où cliquer ! Ce petit carrousel du compte Internet Sans Crainte, et à consulter d’urgence.
La Villa Santo Sospir de Jean Cocteau à Saint-Jean-Cap-Ferrat
Voyage & data
Le très sérieux Boston Consulting Group vient de livrer une étude dont il a le secret, prédisant que le marché mondial des voyages d’agrément — autrement dit, les escapades pour le plaisir, le repos, ou simplement pour fuir la routine — va littéralement exploser pour atteindre la modique somme de 15 000 milliards de dollars d'ici à 2040. Une projection vertigineuse, surtout quand on sait que beaucoup d’entre nous hésitent déjà à réserver un billet de train sans consulter leur compte en banque trois fois et une astrologue.
L’étude se penche aussi sur notre psychologie de vacanciers en dressant cinq archétypes de voyageurs : ceux qui recherchent la détente (team hamac-cocktail), ceux qui privilégient le plaisir (généralement épicuriens assumés), les obsédés de la sécurité (ceux qui vérifient cinq fois les serrures d’hôtel), les quêteurs de sens (avec souvent un carnet Moleskine à portée de main), et enfin les inflexibles, ceux pour qui compromis rime avec compromis de qualité (impensable donc).
Mais le passage qui m’a le plus marquée et je dirais même, apaisée, concerne l'influence de l’intelligence artificielle sur nos décisions de voyage. Car oui, entre recommandations algorithmiques, itinéraires automatisés et offres ciblées plus précises qu’un sniper suisse, on aurait pu croire que l’ère du libre arbitre vacancier était révolue. Et pourtant. Soulagement suprême : les données montrent que, face à la machine, le choix humain garde encore le dernier mot. Il semblerait que notre instinct (celui qui nous fait choisir Lisbonne plutôt que ce week-end dans une “cabane sensorielle” notée 4,9) reste plus fort que les suggestions d’un algorithme. L’humain, ce grand improvisateur, règne encore sur l’art délicat du voyage.
Et chez nous, c'est mon mari qui règne sur nos vacances, j'ai hâte de savoir où on va au mois d'août, on est dans la catégorie un peu last minute comme vous pouvez le voir… (pas de pression ici).
Bits & pieces
Je vous prépare bien sûr pour la semaine prochaine une liste de lecture de vacances avec tout ce que j’ai prévu d’emporter dans ma valise. Mais je n’ai déjà pas pu me retenir et j’ai démarré ce livre dont je vous avais parlé au début de l’année et qui vient de sortir. Les premières pages sont tops, je crois qu’il vaut le coup pour bien débuter l’été !
Les images qui illustrent cette newsletter...
...sont celles de la villa tatouée : La Villa Santo Sospir de Jean Cocteau à Saint-Jean-Cap-Ferrat était à l'origine une retraite méditerranéenne blanchie à la chaux en 1950, lorsque l'artiste y est arrivé pour ce qui devait être un bref séjour.
Sa première œuvre – un Apollon au-dessus de la cheminée – a marqué le début d'une décennie de transformation des murs nus de la villa en un sanctuaire artistique. Utilisant des traits de fusain et des pigments mélangés à du lait cru, Cocteau a créé ce qu'il appelait non pas des fresques, mais des « tatouages », dessinant des figures mythologiques directement sur les murs, sans croquis préalables. Ses représentations au trait noir de Diane, Dionysos et d'autres figures classiques dansent à travers les pièces, mêlant antiquité et modernité. La villa est toujours classée Monument Historique, ses intérieurs oniriques témoignant de la vision artistique de Cocteau. Photos d'Adrian Gaut pour @livingcorriere
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