Certains investisseurs à la recherche de défiscalisation ou de rendements plus élevés que ceux offerts par les marchés financiers classiques (actions et obligations) s'intéressent au domaine du private equity, également désigné sous le terme de « capital-investissement ».
S'adressant à un public averti et désireux de diversifier une petite partie de ses investissements sur un segment réputé peu liquide et plutôt risqué, le private equity a pour caractéristique d'offrir un rendement incertain mais potentiellement élevé.
En France, le private equity est devenu accessible aux investisseurs particuliers avec l’apparition des FCPI et des FIP, et connaît depuis quelques années un nouveau souffle avec le développement du financement participatif, ou crowdfunding, qui permet aux particuliers de financer directement des entreprises non cotées de leur choix en bénéficiant de rendements bruts relativement élevés.
Le private equity : la classe d'actifs la plus rentable depuis 10 ans
Performance annualisée sur 10 ans à fin 2015 sur les différentes classes d'actifs :
- Capital-investissement : 10%
- Cac 40 : 4%
- Immobilier : 6%
- Hedge funds : 5%
Le private equity, qu'est-ce que c'est ?
Au départ, le private equity désigne le fait de racheter la majorité du capital d'une entreprise non cotée de manière à en détenir le contrôle pour ensuite re-structurer cette entreprise et en accroître la rentabilité. Après généralement 3 à 8 années de restructuration, l'entreprise est revendue à un prix a priori supérieur à son prix d'achat initial. Le rendement exact d'un investissement en private equity est donc seulement connu à l'issue de l'opération et peut fortement varier en fonction de la réussite de la restructuration et de l'environnement économique au moment de la revente.
En-dehors des opérations de LBO (leveraged buy-out), qui sont réalisées par des sociétés spécialisées ayant recours à l'endettement, les investissements en private equity sont généralement réalisés par des sociétés de gestion servant d'intermédiaires entre les projets à financer et les investisseurs.
Ces sociétés de gestion proposent généralement des fonds dans lesquels les investisseurs peuvent placer leur argent pour participer à plusieurs opérations de private equity simultanément. La diversification des projets au sein d'un fonds de private equity permet d'en atténuer les risques. Beaucoup de sociétés de gestion requièrent dans ce domaine un capital minimal de l'ordre de 100.000 euros pour entrer au sein de leurs fonds. Ce type d'investissement s'adresse donc principalement à une clientèle d'investisseurs institutionnels ou à de rares particuliers fortunés.
Les particuliers peuvent également investir dans le private equity
En France, certaines solutions de private equity s'offrent néanmoins au grand public. Il s'agit notamment des FCPI (Fonds communs de placement dans l'innovation) et des FIP (Fonds d'investissement de proximité), et depuis quelques années du crowdfunding.
Les FCPI et les FIP permettent de financer le développement de PME européennes non cotées, et offrent pour l'investisseur français des avantages fiscaux (réductions de l'impôt sur le revenu ou de l'ISF) si les parts de FCPI ou de FIP sont conservées plus de 5 ans. Les FCPI peuvent inclure des parts de petites sociétés cotées sur Alternext ou sur le Marché Libre d'Euronext. Les FIP se distinguent des FCPI en étant investis à au moins 60% en France, et se concentrent sur le segment des petites entreprises de moins de 250 salariés. Ces deux véhicules d'investissement ne cherchent pas à restructurer les entreprises dans lesquels ils investissent, mais à financer des entreprises innovantes. Le rendement des FCPI et des FIP reste très variable d'un fonds à l'autre.
Autre solution : le financement participatif, ou crowdfunding. Depuis quelques années, plusieurs plates-formes spécialisées sont ainsi apparues sur Internet pour permettre aux particuliers de prêter de petites sommes d’argent à des entreprises non cotées pour une durée donnée et un rendement fixe : on parle ici de crowdlending, qui s’inspire des principes du marché obligataire (financement de dette à taux fixe). Les rendements bruts annualisés proposés par ce type d’emprunt varient généralement entre 5 et 9%. Pour en apprendre davantage plus sur le crowdlending, cliquer ici.
Le crowdfunding se développe également dans le secteur immobilier. Dans ce domaine, plusieurs formules existent. L’une d’entre elles consiste à apporter des capitaux à des PME (sous forme de prêt ou de fonds propres) pour permettre à celles-ci de financer des projets immobiliers (réhabilitation et promotion de projets immobiliers par exemple). Des plates-formes spécialisées permettent aux particuliers de participer aux levées de fonds de ces entreprises, toujours pour une durée donnée et un rendement fixe. Pour accéder à notre guide sur le crowdfunding, cliquer ici.
Quelles différences entre le private equity et l'investissement coté ?
L'investissement en private equity et l'investissement sur les marchés cotés présentent seulement quelques points communs :
- Dans le cas des FCPI / FIP, l’investisseur ne peut pas connaître à l’avance le rendement exact de son investissement, ce qui est également le cas d’un investissement en actions cotées.
- Avec le crowdfunding immobilier, l'investisseur connaît à l’avance le rendement dont il bénéficiera, ce qui se rapproche des marchés obligataires. Quant au crowdfunding dans des startups, le rendement ainsi que l’échéance ne sont pas déterminée en amont. En moyenne, l’horizon des placements en capital risque dans des startups se fait sur 5 ans.
- Les investissements en private equity, tout comme les investissements sur les marchés cotés, peuvent éventuellement se traduire par une perte en capital pour l'investisseur en cas de faillite d’un émetteur ou d’une mauvaise conjoncture économique.
En-dehors de cela, le private equity et les marchés cotés présentent surtout beaucoup de différences.
- La principale différence tient à la liquidité du placement : il est pratiquement impossible, pour un investisseur, de se désengager d’un investissement en crowdfunding ou en FCPI / FIP avant l’arrivée à échéance de celui-ci. À l'inverse, les actions, obligations et les parts d’OPCVM investies sur ces classes d’actifs cotées peuvent être revendues facilement à tout moment.
- L’horizon d’investissement d’un placement en private equity est donc à priori plus long que l’horizon d’un placement sur les marchés cotés (actions notamment), surtout lorsqu’il s’agit d’un FCPI / FIP dont la durée d’investissement est généralement comprise entre 6 et 10 ans. Pour le crowdfunding, cette contrainte est moins forte car il existe de nombreux projets à échéance de seulement 1, 2 ou 3 ans.
- Par définition, les investissements en private equity ne sont pas cotés. Cela évite de subir les humeurs parfois capricieuses des marchés financiers ainsi que le stress qui peut en découler, mais cela empêche également d'avoir une idée de la valeur réelle de son investissement pendant la durée de celui-ci.
- Enfin, le private equity en France permet de bénéficier d’avantages en termes de défiscalisation que n'offrent pas les investissements sur les marchés cotés. Les FCPI / FIP tout comme le crowdlending ou crowd-equity peut permettre de bénéficier de réductions d’IR (impôt sur le revenu) et d’ISF sous certaines conditions. C'est souvent cet argument qui convainc les particuliers de venir investir une petite partie de leur patrimoine sur le segment du non coté.
Vecteurs d'investissement |
Ticket d'entrée |
Fonds d'investissements en private equity |
500 000 € |
Fonds de fonds | 100 000 € |
Crowd-equity et crowdfunding immobilier |
1000 € |
FIP / FCPI |
1000 € |
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