Le capital-risque est un investissement qui permet à des entreprises à fort potentiel de gonfler leurs capitaux pour se développer sur un marché.
Le capital-risque, que désigne-t-il au juste ?
Sans doute connaissez-vous Doctolib, ou encore plus récemment PayFit ? Pour poursuivre leur développement, ces start-up françaises du digital ont toutes les deux levé des millions d’euros auprès d’investisseurs privés comme Bpifrance, General Atlantic ou encore Eurazeo, qui a notamment financé Swile ou encore Malt. Car la plupart des jeunes pousses de la tech ont besoin de fonds pour continuer à se développer et s’imposer sur leur marché. Si pour certaines le projet est prometteur, elles ne dégagent pas encore assez de chiffre d’affaires ou ne disposent pas de fonds propres suffisants pour investir dans du recrutement stratégique ou des locaux à l’étranger. C’est là qu’interviennent les sociétés de capital-risque. Ces sociétés dénicheuses de projets en devenir n’hésitent pas à apporter plusieurs millions d’euros au capital de jeunes entreprises, avec pour objectif de réaliser d’importantes plus-values en cas de réussite. Métier à fort enjeu, l’investissement dans les start-up ne se prend jamais à la légère. Les détails dans cet article.
Qu’est-ce que le capital-risque ?
Un fonds de capital-risque peut avoir plusieurs formes et être géré par différentes structures. Son rôle est toujours de financer le développement d’une entreprise non cotée en bourse grâce à des investisseurs qui espèrent réaliser une plus-value.
Qui sont les investisseurs ?
Le capital-risque est déployé par des sociétés de gestion qui gèrent des fonds. Un fond peut prendre la forme :
- d’une société de capital-risque (SCR)
- d’un fonds commun de placement à risque (FCPR)
- d’un fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI)
- d’un fonds commun de proximité (FIP)
Les créateurs d’entreprise, selon leurs besoins en fonds propres pourront faire appel à :
- un fonds national public ou privé : ce fonds peut être généraliste ou spécialisé dans certains secteurs d’activité : high-tech, énergies propres, biotechs, etc.
- un fonds régional
- un fonds créé par un grand groupe industriel, le Corporate Venture
- un business angel
- un micro-capital-risque pour des petits investissements
Qui peut bénéficier d’un fonds de capital-risque ?
Quel que soit son secteur et son projet, une jeune entreprise aura nécessairement besoin de capitaux pour financer son développement. C’est la phase d’amorçage qui sera la plus critique car c’est le moment où l’entreprise a besoin de financer l’innovation. C’est là qu’intervient le fonds de capital-risque.
Deux principaux cas de figure existent :
- le service est innovant et il faut le concrétiser : c’est le « premier tour de table »
L’entreprise a besoin de développer un nouveau produit ou service et de le tester en le proposant au marché. Lors de cette phase les besoins en ressources humaines et matérielles peuvent être conséquents et nécessitent d’injecter de l’argent au capital car à ce stade il n’est pas possible d’obtenir un prêt bancaire.
- le service a été testé et peut-être lancé sur le marché : c’est le « deuxième tour de table »
Afin de lancer son service, l’entreprise va devoir une nouvelle fois gonfler son capital notamment en raison des investissements commerciaux et marketing.
Il peut bien sûr y avoir plusieurs tours de tables.
Comment fonctionne le capital-risque ?
Les montants investis peuvent aller de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs millions selon les cas. Tout dépend des besoins de l’entreprise mais surtout de l’intérêt de son projet. Une société de capital-risque est composée de plusieurs personnes et les choix sont le fruit d’un orchestre d’intuitions. Car le risque potentiel est de perdre l’intégralité de sa mise si l’entreprise disparaît.
On peut distinguer 3 phases :
- l’entrée au capital :
L’étude préalable du business plan et une brève présentation de l’entreprise (produits, marché visé et objectifs de développement) se feront lors d’un comité de sélection. Ce grand oral permettra aux investisseurs d’apprécier l’intérêt du projet. La phase d’étude peut prendre plusieurs mois car les enjeux sont parfois colossaux.
Les modalités d’intervention peuvent être variées. Un capital-risqueur peut souscrire des actions ordinaires, à dividende prioritaire ou assorties de bons de souscription d’actions.
- le développement de l’entreprise :
Un fonds de capital-risque est investi en général pour une durée de 3 à 7 ans afin de laisser le temps à la société de bien s’ancrer sur son marché.
- la sortie du capital :
L’objectif des investisseurs est de vendre leurs titres en réalisant les meilleures plus-values. La sortie pourra se faire part :
- réduction ou amortissement du capital
- rachat des titres à un prix convenu
- revente des titres à une autre entreprise (fusion absorption)
- introduction en bourse
Source de financement différente des banques, le capital-risque utilise des outils d’analyse qui lui sont propres. Ses investisseurs prennent une partie du pouvoir et disposent d’un droit de vote aux assemblées puisqu’ils injectent leurs fonds directement au capital. Ils apporteront souvent une aide sous la forme de carnet d’adresses et d’assistance de gestion qui peuvent être précieux pour de jeunes entrepreneurs.