Depuis sa création, Anaxago s’est fixé comme objectif de permettre à des particuliers d’investir dans des startups, usage habituellement réservé aux professionnels.
Chez Anaxago nous pensons que comme tout placement, l'investissement dans une startup doit s’inscrire dans une stratégie d'allocation raisonnée et une répartition de votre épargne qui correspond à vos objectifs.
Avant de franchir le cap, nous ne pouvons que vous conseiller de vous renseigner, de comprendre le marché, qui en sont les investisseurs et quels sont les risques d’investissement propres à ce secteur. Nous vous proposons aujourd’hui une analyse du secteur de l’investissement dans la santé.
Le secteur de la santé, qu’est-ce que c’est ?
L’OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.»
Le secteur étant particulièrement vaste, nous nous concentrons ici sur les sujets d’innovations technologiques de la santé. On appelle cela la Healthtech de l’anglais «Technologie de la santé».
En 2019, on comptait en France plus de 1700 Healthtechs qui ont levé près de 1,8 Mds€ (60% capital-risque ; 29% en refinancement ; 11% en IPO) c’est une impressionnante progression de 79% en capital-risque par rapport à 2018.
Au sein de la Healthtech on distingue trois segments : les Medtechs, les Biotechs et la E-santé.
- MedTechs : contraction de medical technology, la MedTech désigne aussi bien des outils très simples comme les seringues, les pansements, les fauteuils roulants, les tests de grossesse, les prothèses auditives ou orthopédiques et d’autres, beaucoup plus perfectionnés comme les IRM, respirateurs artificielles, diagnostics in vitro, organes artificiels, robots chirurgiens, etc.
- BioTechs : ce sont les startups qui interviennent dans le secteurs des biotechnologies elles-mêmes définies par l’OCDE comme « l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, de même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux vivants ou non-vivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services. » L’oncologie est le premier domaine investigué par les BioTechs françaises.
- E-santé : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’e-santé comme « les services du numérique au service du bien-être de la personne, l’utilisation des outils de production, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales ».
En comparaison avec d’autres secteurs, celui de la santé connaît une transformation numérique assez tardive qui s’explique par le fait que la santé est directement liée à l'humain et que dans l’inconscient collectif, le digital contribue à la déshumanisation. C’est paradoxal car la santé est l’un des secteurs dans lesquels la technologie peut le plus (IA, objets connectés, neurosciences).
Les investisseurs, autrefois timides quant à des investissements en e-santé ont dépassé des records avec plus de 8Mds$ investis dans le monde entre janvier et mars 2020 (en savoir plus).
Qui sont les investisseurs dans la santé en France ?
La France est le deuxième pays européen à avoir attiré le plus d’investissements dans le secteur de la Healthtech après le Royaume-Uni pour un montant de 1 787M€ (1069M€ en capital-risque, 191M€ introduction en bourse et 527M€ en refinancement.) Le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques rendent ce marché porteur et de plus en plus intéressant pour les investisseurs.
Il existe en France des fonds spécialisés qui n’investissent qu’en santé tels que Sofinnova, Kurma, Mérieux développement, Seventures, Turenne Capital, Jeito Capital, Archimed ou encore Extens.
Le gouvernement français a quant à lui annoncé vouloir injecter 2Mds€ dans la santé numérique ; cette annonce s'inscrit dans le cadre des conclusions du Ségur de la santé, présentées par Olivier Véran le 13 Juillet 2020 (en savoir plus).
L’Etat tient son rôle d’investisseur également à travers sa Banque Publique d’Investissement (BPI) avec 284M€ dédiés à la santé en 2018. La BPI s’est associée à la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie pour créer le fonds “patient autonome” lancé fin 2017 avec pour vocation « d’identifier et de développer les startups françaises de la santé connectée » (en savoir plus).
On compte aussi parmi les grands investisseurs en santé les laboratoires tels que Sanofi et les grands groupes mutualistes comme Vyv ou Audiens.
Enfin, les plateformes comme Anaxago jouent un rôle essentiel car elles permettent aux entreprises du secteur de lever des fonds pour leur financement en early stage bien sur, comme ce fut le cas pour Acticor Biotech dont Anaxago a suivi trois tours de financement à date depuis la campagne de seed. Mais également de venir compléter des tours de Série A, B ou C (Datexim, Robocath, Wandercraft), ou Anaxago s’intègre comme co-investisseur des tours de table. La santé est un secteur particulièrement prisé par les investisseurs membres de la plateforme et les projets santé y sont plébiscités. Le secteur de la santé représente aujourd’hui 30% du portefeuille ventures d’Anaxago. Pour aller plus loin : l'investissement dans les nouvelles technologies de la santé.
Enfin, les incubateurs spécialisés tels que Biotech Santé, Eurasanté ou encore Agoranov jouent un rôle majeur dans le développement des startups françaises en santé.
Les risques propres à l’investissement dans la santé
Les risques liés à l’investissement dans les startups du secteur de la santé sont principalement liés à la réglementation et aux temps longs.
Le réglementation
En vigueur depuis le début des années 90, le marquage CE (pour conformité européenne) est un marquage réglementaire qui vise à harmoniser les exigences des pays européens.
Les dispositifs médicaux figurent dans la liste des produits concernés par le marquage CE.
Le site internet du ministère de l’économie, des finances et de la relance précise que : « Le marquage « CE » a été créé dans le cadre de la législation d'harmonisation technique européenne. ll est l'engagement visible du fabricant que son produit respecte les exigences réglementaires en vue de sa libre circulation sur l'ensemble du territoire de l'Union européenne. »
Le Règlement (UE) 2017/745 relatif aux dispositifs médicaux « met à jour les règles relatives à la mise sur le marché, à la mise à disposition et à la mise en service dans l’Union européenne (UE) des dispositifs médicaux* destinés à l’homme, ainsi que de leurs accessoires. Il contient également les règles portant sur la conduite des évaluations de ces mêmes dispositifs (ou de leurs accessoires) dans l’UE. »
L’obtention du marquage CE est indispensable pour la commercialisation des HealthTechs, sans marquage CE la startup ne peut se développer.
Les temps longs
Développer un médicament peut prendre entre 10 et 15 ans de recherche et d'essais jusqu’à sa mise sur le marché. Plus globalement, le développement de produits dans le secteur de santé requiert des étapes incontournables :
la recherche
les tests en préclinique
phase I
la phase II
phase III
l’enregistrement
le marquage CE
la commercialisation
Ces étapes prennent du temps et requièrent la patience des équipes et des investisseurs.
Positionnement & revue du portefeuille santé Anaxago
« Le secteur de la santé fait face à des défis médicaux et économiques sans précédent. Malgré le chemin parcouru en termes d'innovations et d'accès aux soins, les différentes pathologies provoquent chaque année un bilan humain et économique considérable. En tant qu'investisseur expert, Anaxago a pour intime conviction que le futur de la santé réside dans une médecine plus digitalisée et personnalisée et dans le développement de thérapies innovantes. Fort de ce constat, nous nous sommes donnés comme rôle d'accompagner depuis 2015 les porteurs de projets pour leur permettre de déployer des technologies de rupture et ainsi soulager les patients et les systèmes de santé. » Souligne Gaston Vasseur, principal HealthTech chez Anaxago
« La technologie est au service de la médecine et ce n’est pas la médecine qui est au service de la technologie. Cela implique une médecine personnalisée et des efforts d'investissement sur les thématiques les plus sensibles. »
Précise Alexandre Heraud, Directeur des investissements chez Anaxago
Le portefeuille santé Anaxago
Le portefeuille santé d’Anaxago est composé de 9 startups, allant du seed à la série C+. Les sociétés vont de produits cosmétiques innovants au développement de robots. Anaxago a notamment pris une participation en 2017 dans Wandercraft, une société qui figurera en 2019 dans le classement des 50 futures licornes du magazine Challenges (en savoir plus). Il s’agit d’une Medtech qui développe un exosquelette qui vise à aider les personnes souffrant de difficultés motrices et les accompagner dans leur rééducation.
Anaxago compte également l’entreprise Acticor Biotech dans son portefeuille. La startup a été classée n°1 dans le Top 100 des startups où investir en 2017 de Challenges (en savoir plus). Plus récemment, Anaxago à investi dans la société Robocath aux côtés d’investisseurs internationaux dans le cadre d’une joint-venture de 40M€ (en savoir plus).
Ces opérations, prouvent une chose fondamentale : bien que le monde de la santé représente des milliards d’euros et rassemble des acteurs très puissants, le portefeuille d’Anaxago démontre qu’il est possible en tant qu’investisseur membre de la plateforme, d’accéder à des opportunités de placement passionnantes dans le secteur de la santé.
Pour en savoir plus sur les bases de la diversification d’un portefeuille d’actifs, cliquer ici.
Sources :
Panorama Healthtech france 2019 par France Biotech (en savoir plus).
Étapes à suivre pour marquage CE (en savoir plus).
Source du visuel : Kirsten Hulve - Behance